Les vêtements de Philippe


          Il n’a pas été facile de choisir les quelques vêtements que je porte tous les jours. Mais heureusement, depuis quelques années, je pratique le fameux art du désencombrement (lisez ce livre, il est génial! )  et cela m’a permis de vider tout ce que j’ai accumulé depuis mon enfance, y compris les vêtements qu’on ne porte jamais mais qu’on a tellement de mal à donner. Exit donc les T-shirt délavés, les chaussettes trouées, les pantalons baggy et les pull-overs des années 2000. A la fin du tri, il ne reste plus qu’une petite boite. Malheureusement, mes vêtements de tous les jours ne conviennent pas à l’activité physique du voyage à vélo, j’ai donc été obligé de racheter un paquet de nouveaux trucs.
J’ai classé en trois catégories les vêtements que j’emporte qui correspondent à des couches. Le but est d’utiliser un minimum de vêtements pour un maximum d’efficacité. Ce que l’on recherche c’est d’être à une température confortable dans toutes les circonstances (pendant l’effort et à l’arrêt).

La première couche est celle qui est au contact avec la peau, son but est avant tout d’évacuer la transpiration coute que coute afin d’éviter la sensation de froid à l’arrêt. 
 
 PREMIERE COUCHE

Pourquoi tant de laine mérinos ? Car cette laine est magique, non seulement elle est extrêmement chaude mais en plus, elle ne sent pas, elle ne pique, elle est thermorégulante (elle s’adapte à la température du corps : on a jamais ni trop chaud ni trop froid) elle est antistatique, antibactérienne (n’a presque pas besoin d’être lavée = 1 fois par mois max) et en plus elle est naturelle ! Ce type de vêtement que l’on porte à même le corps est incontournable en voyage ! Préféré les nouvelles collections avec un mélange d’élasthanne (5%) et de laine mérinos (95%) pour réduire l’usure du vêtement. 

Des chaussettes étanches ? Oui ça existe car qu’y a-t-il de plus désagréable que d’enfiler des chaussettes trempées de la veille au petit matin ! Au toucher, elles sont rigides et ressemblent aux chaussettes en néoprène qu’on utilise dans les sports aquatiques. Pour éviter ce désagrément, enfiler avant une fine chaussette en coton. L’avantage, c’est qu’elles sont rembourrées en laine mérinos (encore elle !) pour réchauffer nos petits pieds. Attention, quand vous les achetez, vérifier bien qu’un antivol n’a pas été percé dans la chaussette, ce serait bête d’avoir un trou.

La deuxième couche a pour but d’isoler du froid, de retenir la chaleur du corps et d’évacuer la transpiration vers la troisième couche

DEUXIEME COUCHE

Les vêtements synthétiques de type polaire ont l’avantage de protéger du froid même quand ils sont humides. Ils maintiennent la chaleur et sont extrêmement respirables. C’est idéal lors d’un effort pour évacuer la transpiration.

La doudoune en duvet d’oie par contre se portera à l’arrêt car les petites plumes garderont la chaleur du corps et protègeront du froid. L’avantage est que le duvet est super compressible et léger. L’inconvénient, c’est qu’il ne supporte pas l’humidité et la doudoune est très fragile, c’est pourquoi, on a parfois besoin d’une troisième couche pour se protéger des averses et des branches. Préférez un modèle dont le duvet a été traité par un produit hydrophobe. J’ai pris un modèle hybride synthétique/duvet qui allie résistance du tissu avec humidité et chaleur.



La réputation des pantalons G1000 n’est plus à faire. Les fibres brevetés en polyester permettent un séchage correct en cas d’averse et de transpiration, le coton résiste aux abrasions. Pour le rendre imperméable, il suffit d’appliquer de la Wax du Groenland, un mélange de cire d’abeille et de paraffine, sur le tissu, ensuite on le chauffe avec une source de chaleur et le tour est joué. Pour enlever son étanchéité et pour qu’il redevienne respirant, il suffit de le laver deux fois à l’eau claire. J’ai choisi un modèle avec des renforts aux fesses et sur les genoux. Nous avons donc un pantalon résistant, modulable en fonction du climat, qui protège des moustiques et des UV, agréable à porter, bourré de poches et relativement léger.

Les chaussures à nos pieds ressemblent à des chaussures de trails basses et qui sont très légères. En Gore-Tex, elles évitent que nos pieds soit mouillés lors des petites averses où lorsque l’on marche dans l’herbe sur la rosée du matin.

TROISIÈME COUCHE

Cette dernière couche nous protège des intempéries telles que le vent, la pluie, la neige. 

Le tissu Gore-Tex ou imper-respirant protège le corps de la pluie, celui-ci est donc imperméable mais à la différence d’un KWAY ou d’un sac poubelle il est doté d’une membrane fine qui permet d’évacuer efficacement le surplus de transpiration. Cela évite donc de « nager » dans ses vêtements.
Lors de grosses averses, il est toutefois essentiel de se vêtir de protection de pluie. Espérons que cela n’arrive pas trop souvent !



BILAN APRÈS 9 MOIS

Par des températures modérées à chaudes, de 15°C à +30°C, deux t-shirts à manches courtes, un t-shirt à manche longue, des chaussettes légères et  deux shorts suffisent amplement.
Par des températures froides entre 5°C et 15°C, porter des sous-couches en laine merino est vraiment agréable. Des chaussettes Icebreaker, des gants en soie, un polair et une veste imper-respirante par dessus évitent les coups de froid. Lors des repos, il est nécessaire d'enfiler la doudoune (surtout à partir de 5 à 10°C). J'ai renvoyé un coupe-vent qui faisait double emploi avec le polair.
Par des températures glaciales de -10°C à 5°C, la doudoune se porte pendant l'effort. On rajoute un tour de cou, un bonnet et une paire de gants d'hiver. Malheureusement, nos pieds étaient souvent congelés (les orteils ne bougent pas de la journée!) malgré le port de chaussettes "chaudes" en laine merino. Nos doigts souffraient également du froid, les gants d'hiver classique ne sont pas suffisamment chaud. La veste d'hiver "de ski" (de plus d'1kg) ne nous pas été utile, nous l'avons renvoyée.
Les chaussures Gore-tex mi sportive mi randonnée tiennent toujours le coup! La couche protectrice nous évite d'avoir les pieds mouillés dans les hautes herbes (campings sauvages) ou lorsque le sol est humide. En plein été, elles sentent quand même bien le pied par contre.
Lors de courtes averses (30minutes) ou pluie légère, le sur-pantalon, les sur-chaussures et une veste imperméable sont amplement suffisantes. Par contre, nous avons acheté chacun un poncho après avoir passé deux semaines dans les inondations du centre de la France. Le modèle Vaudé Covero II a été bien utile par la suite. Clairement, ce n'est pas très confortable ni évident de rouler avec mais nous sommes dorénavant secs en fin de journée!
 Si nous devions, de nouveau, affronter des températures glaciales, nous achèterions des moufles à 2/3 doigts voire des "poggies" ainsi qu'une bonne paire de chaussettes en laine épaisse.

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